Témoignage de Kader : volontaire en solidarité internationale à Bordeaux
“Bonjour je m’appelle Kader Chattou, originaire de Berkane au Maroc, et actuellement en volontariat en solidarité international (VSI) au sein de l’association Cool’eurs du monde à Lormont.
Cela fait plus de dix ans que je m’engage dans des projets solidaires, d’éducation, d’environnement et de jeunesse, même si je n’ai pas eu la chance de suivre une formation académique classique, l’éducation populaire m’a offert une véritable école de vie. C’est elle qui m’a permis d’apprendre, de m’ouvrir, et surtout de trouver ma place à travers l’engagement.”
- Son premier engagement :
En 2012, Kader a découvert pour la premier fois le monde de la mobilité collective grâce à Cool’eurs du monde, dans le cadre du projet “Cool’bab” organisé à El Hajeb, au Maroc. Ce chantier avait pour objectif l’aménagement d’un gîte d’accueil touristique dans une démarche solidaire.
« J’ai commencé comme simple participant, sans vraiment savoir ce que cela allait m’apporter. Mais cette expérience a réveillé en moi une conscience de la solidarité internationale. »
Cette première aventure lui a permis de s’ouvrir à d’autres cultures, de comprendre la valeur du travail collectif, et de développer ces compétences. Fort de cette expérience, il a suivi des formations concernant l’encadrement et l’accompagnement des chantiers de jeunes, puis il a investit dans l’animation et l’organisation de mobilités collectives.
« Ces chantiers m’ont appris à écouter, à comprendre et à valoriser les différences culturelles. Ils m’ont aussi permis de prendre confiance en moi. »
- Son engagement avec IFKER et le partenariat avec Cool’eurs du monde :
L’histoire d’IFKER a commencé même avant sa création, avec quelques amis ils organisaient souvent des randonnées dans la forêt Bab Rmila, dans la région du Zerhoun. Et quand ils marchaient, ils croisaient souvent des tortues, c’est là qu’est née l’idée :
« Pourquoi ne pas créer une association et l’appeler IFKER, qui veut dire tortue en amazigh ?
Pour nous, la tortue symbolisait la patience et la continuité, exactement ce qu’on voulait pour notre engagement. »
Alors en 2014, ils ont fondé l’association avec l’envie de sensibiliser les jeunes à l’environnement et depuis , il est responsable administratif et financier. Il participe à la mise en place de plusieurs projets autour de l’éducation à l’environnement et le développement durable. Parmi eux, le Parc naturel du Zerhoun qui vise à protéger et valoriser le patrimoine naturel et culturel de la région en partenariat avec le parc naturel régional des Landes des Gascogne. Ainsi, IFKER a créé un jardin pédagogique au sein de l’institut français de Meknès, sous le nom de l’école de la nature, pour sensibiliser les enfants et leurs familles à la biodiversité.
Et aussi avec l’équipe d’IFKER, ils ont lancé plusieurs initiatives comme « voyage au cœur du Zerhoun et voyage au cœur de Volubilis », les caravanes naturalistes ainsi que les programmes d’éducation à l’environnement dans les écoles rurales.
Kader a participé à de nombreux projets de coopération internationale comme WECCEE, Dépasser les frontières , le Corp européen de solidarité et maintenant le VSI.
« J’ai eu la chance d’accompagner de nombreux jeunes dans leur première expérience à l’étranger, mais aussi d’accueillir des volontaires européens au Maroc. Ces échanges créent des liens forts et ouvrent de belles perspectives. »
Le partenariat avec Cool’eurs du monde a commencé à la même période, c’est une collaboration de confiance qui dure depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont organisé plusieurs chantiers collectifs, des mobilités de jeunes, des formations et accueilli de nombreux volontaires.
- Le service civique :
En 2015, Kader part à Lormont pour effectuer un service civique au sein de Cool’eurs du Monde. Sa mission consiste à appuyer les activités d’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI), à accompagner des jeunes dans leurs projets de mobilité et à coorganiser une formation à l’Éducation au Développement Durable (EDD) au Maroc.
« Ce service civique m’a permis de découvrir le fonctionnement d’une association française, mais aussi de renforcer ma capacité à travailler en réseau entre plusieurs pays. »
Durant cette expérience, il a développé des compétences clés : techniques d’animation, montage de projets, gestion de mobilités collectives, et surtout une solide expérience interculturelle.
- Le volontariat en solidarité international (VSI):
En mai 2025, Kader a commencé une nouvelle étape de son parcours : le VSI à Cool’eurs du monde. Ce qui l’a poussé à s’engager dans ce volontariat, c’est une continuité logique de son parcours après plusieurs années d’engagement à IFKER. Il a ressenti le besoin d’aller plus loin, de comprendre de l’intérieur comment travaillent les structures françaises et surtout renforcer le liens entre les deux territoires.
Ses missions sont variées entre l’accompagnement administratif des volontaires, l’appui à la rédaction de projets, la gestion logistique et la coordination des partenariats avec le Maroc.
« Le VSI, c’est pour moi une manière de consolider la coopération entre le Maroc et la France, de transmettre ce que j’ai appris et de continuer à apprendre moi-même. J’avais envie de m’impliquer dans la formation, l’accompagnement et le suivi des volontaires, parce que je crois profondément que ces échanges sont une école de citoyenneté et d’ouverture.
Et comme tout parcours d’engagement, celui-ci comporte aussi des défis. Il a fallu m’adapter à un nouvel environnement, à une culture de travail différente. Mais chaque difficulté est devenue une occasion d’apprendre et de progresser. »
Et après ?
Pour la suite, Kader souhaite valider son expérience à travers une validation des acquis de l’expérience (VAE) de coordinateur de projets solidaires afin de consolider son parcours professionnel. Son engagement, lui, reste intact : « Le volontariat, ça commence souvent par une découverte. Mais si tu t’y investis vraiment, tu peux y trouver ta propre voie, ton propre chemin.»
Son message à la jeunesse :
« Ose t’engager. L’expérience du volontariat change la manière dont tu regardes le monde, et surtout, elle te change toi-même »